

Apparition de la Vie terrestre - 470 Ma

Le passage de la vie sur la terre ferme – Ordovicien moyen (≈ 470 Ma)
L’histoire de la biosphère terrestre bascule il y a environ 470 millions d’années, à l’Ordovicien moyen. Jusqu’alors, la vie était presque exclusivement confinée aux océans, où bactéries, algues, invertébrés et premiers poissons s’épanouissaient. Mais c’est à cette période que les premiers indices tangibles d’une colonisation des continents apparaissent.
Les premiers organismes terrestres : microbes et champignons
Les traces fossiles les plus anciennes de vie terrestre se présentent sous la forme de tapis microbiens. Ces biofilms de cyanobactéries et de bactéries hétérotrophes, détectés dans des dépôts sédimentaires ordoviciens, montrent que la vie colonisait déjà les substrats rocheux émergés.À leurs côtés, les champignons filamenteux jouent un rôle déterminant. Le fossile Tortotubus (≈ 440 Ma, mais probablement issu de lignées plus anciennes), suggère l’existence précoce de réseaux fongiques capables de décomposer la matière organique. Ces organismes auraient participé à la formation des premiers sols, en fragmentant la roche et en recyclant les nutriments.
Les premières plantes terrestres
La découverte de spores triletes dans des roches de l’Ordovicien moyen (≈ 470 Ma) marque l’apparition des premières embryophytes. Ces plantes primitives, apparentées aux bryophytes actuelles (mousses et hépatiques), sont dépourvues de racines véritables et de tissus vasculaires.
Leurs principales adaptations : Cuticule : fine couche protectrice contre la dessiccation.
Spores sporopolliniques : enveloppes résistantes permettant la reproduction hors de l’eau.
Rhizoïdes : structures d’ancrage au substrat.
Ces plantes ne dépassaient guère quelques centimètres de hauteur et colonisaient en priorité les zones humides des littoraux.
Les animaux : encore liés à l’océan
La faune de l’Ordovicien reste essentiellement marine : trilobites, brachiopodes, graptolites et premiers poissons sans mâchoires. Si certains arthropodes ont pu effectuer des incursions sur les rivages — hypothèse soutenue par des empreintes fossiles ambigües —, la véritable colonisation animale des terres n’intervient qu’au Silurien inférieur (~ 445–440 Ma), avec l’apparition des premiers myriapodes et arachnides.
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La colonisation terrestre, même limitée, a eu des effets majeurs :
Formation des premiers sols par l’action conjointe des microbes, des champignons et des plantes.
Modification de l’atmosphère : photosynthèse accrue sur les continents → baisse du COâ‚‚, augmentation progressive de l’Oâ‚‚.
Impacts climatiques : certains chercheurs relient cette diminution du COâ‚‚ au refroidissement global ayant conduit à la glaciation de l’Ordovicien supérieur.
Héritage évolutif
Ce premier pas hors de l’océan n’était qu’une étape préparatoire. Il a ouvert la voie :
aux plantes vasculaires du Silurien,
aux premiers écosystèmes forestiers du Dévonien,
et, plus tard, à l’arrivée des tétrapodes sur la terre ferme (~ 370 Ma).
👉 En résumé, vers 470 millions d’années, la Terre voit naître une révolution silencieuse : la colonisation progressive des continents par des microbes, des champignons et des plantes primitives. Cette conquête, discrète mais déterminante, a remodelé l’atmosphère, les sols et le climat, préparant le terrain à toute la vie terrestre ultérieure.